«Que Nadie Sepa Mi Sufrir»
(Ángel Cabral/Enrique Dizeo) adaptation française Michel Rivgauche
Je revois la ville en fête et en délire
Suffoquant sous le soleil et sous la joie
Et j’entends dans la musique, les cris, les rires
Qui éclatent et rebondissent autour de moi
Éperdue parmi ces gens qui me bousculent
Étourdie, désemparée, je reste là
Quand soudain, je me retourne, il se recule
Et la foule vient me jeter entre ses bras
Emportés par la foule qui nous traîne, nous entraîne
Écrasés l’un contre l’autre, nous ne formons qu’un seul corps
Et le flot sans effort nous pousse, enchaînés, l’un et l’autre
Et nous laisse tous deux épanouis, enivrés et heureux
Entraînés par la foule qui s'élance et qui danse
Une folle farandole, nos deux mains restent soudées
Et parfois soulevés, nos deux corps enlacés s’envolent
Et retombent tous deux, épanouis, enivrés et heureux, hey, ha !
Et la joie éclaboussée par son sourire
Me transperce et rejaillit au fond de moi
Mais soudain, je pousse un cri parmi mes rires
Quand la foule vient l’arracher d’entre mes bras
Emportés par la foule qui nous traîne, nous entraîne
Nous éloigne l’un de l’autre, je lutte et je me débats
Mais le son de sa voix s'étouffe dans le rire des autres
Je crie de douleur, de fureur, de rage et je pleure
Entraînée par la foule qui s'élance et qui danse
Une folle farandole, je suis emportée au loin
Et je crispe mes poings, maudissant la foule qui me vole
L’homme qu’elle m’avait donné et que je n’ai jamais retrouvé, hey, ha !
Ha ! Ha !