Album: Saletés poétiques (2007-2012)
Commencer par la fin, contourner la nuit
remplir son sac pour un voyage au bout de l'ennui
refuser la réussite, se suicider au sommeil
tenter encore et encore de poignarder le soleil
marcher l'air absent, en mastiquant des poèmes
offrir des sonnets, en plastifiant les phonèmes
bien graver son nom sur le maximum de murs sales
se souvenir des morts, envoyer dieu à l'ursaff
ecraser ses regrets sur la peau d'un cendrier
etaler ses espoirs sur le sein d'un encrier
sourire aux gens seuls, être à la ramasse
ecouter la pluie et relire dylan thomas
insulter la vie et cracher sur le sol
ecrire une lettre de démission, imploser au vol
allumer une cigarette pendant une bonne crise d'asthme
brûler des photos, mourir pendant un orgasme
parcourir les rues, rencontrer une belle brune
eponger le ciel et caillasser la lune
pleurer si l'coeur t'en dit, se sapper en dandy
souffler contre le vent, sécher le vendredi
faire de longues études sans rien en espérer
rêver dans les transports histoire de s'aérer
produire de la musique sans demander ce qu'ils veulent
avoir tort en toute chose et raison pour une seule
voyager, écouter, comprendre, baiser, aimer, découvrir, changer, laisser
rire fort en public, se foutre de leurs codes
se tenir bien à l'aise à l'écart de leur mode
eteindre sa télé son téléphone et puis google
avoir le souffle coupé devant une toile de bruegel
détester le printemps et la foutre en sourdine
compter sept volumes de lait pour un de grenadine
recracher les minutes depuis le dernier marasme
faire l'apologie de la folie comme erasme
flinguer sa p'tite monnaie chez le libraire du coin
s'installer dans une impasse, revenir de loin
consommer inutile, aimer les greluches futiles
avoir dix coups d'avance, pratiquer un humour subtil
etre nostalgique, échouer à l'arracché
tourner en rond tourner en rond tourner en rond et lâcher
exister un peu, virer de l'attitude
partager ses richesses mais jamais sa solitude
commencer par la fin, contourner la nuit
remplir son sac pour un voyage au bout de l'ennui.
(Merci à Théophile pour cettes paroles)