Album: Feutres et pastels
La couleur de ma peau
Je la porte comme une faute
Je la porte comme une cagoule
Je détonne au milieu des autres
Quand je marche dans la foule
Et j’ai des barreaux
À la place de mes côtes
J’ai le cœur pris dans une prison
Être née c’est mon infraction
Je vis en punition
Refrain :
Tout le monde croit à tort
Que le vieux temps est mort
Que tout ça n’existe plus
Que les frictions raciales
Entre foncés et pâles
C’est d’une vieille époque échue
Si tout l’monde est égal
Les lisses, les crépus
Pourquoi c’est dans mon bloc
Qu’la police est venue
Attacher des menottes
Aux p’tits poignets tendus
D’un des fils de mon pote
Qui a jamais rien foutu de mal
Mon appart est petit
Mon mat’las est pourri
C’est pas faute d’avoir souri
Aux portails de ces compagnies
Qui n’engagent que du blanc
Comble de l’ironie
Ça fait deux ans et demi
Que j’travaille dans une blanchisserie
Moi je m’occupe des vêtements
Mes patrons, de l’argent
Refrain
La couleur de ma peau
Je la porte comme la gale
Un éternel manteau
Une cagoule infernale
Comme un voile, comme un masque
Mais c’est pas l’carnaval
J’suis peut-être une pure race
Mais j’vaux pas un cheval
Je mis’rais pas une piastre
Sur mes chances de gagner
C’que j’mérit’rais comme place
Dans not’ belle société
Encore à notre époque
Même en plein Montréal
Y a des crétins qui s’moquent
Et me trouvent marginale
Refrain
(Merci à Jonathan Forget pour cettes paroles)