Album: Feutres et pastels
Ca se fait insidieusement
Ce passage a l'autre étape
Il est sournois le glissement
Qui fait que l'amour dérape
Tu crois contrôler l'affaire
Tu n'renifles aucun danger
T'es séduit par ce mystère
Dont elle va se dépouiller
Tu découvres une brosse à dent
Contre la tienne dans l'verre
Une qui a même pas les poils blanc
Une qui est peigné tout d'travers
Et bientôt c'est l'rasoir rose
Qui vient plonger tête première
Au fond du verre où repose
Une soudaine couche de calcaire
Tu devrais savoir
Qu'ce sont les ptits signes précurseurs De la fatale invasion
Qui menace ta demeure
Mais sans un soupçon de peur
Tu la laisse s'infiltrer
Tu commet la grave erreur
De faire un double de clés
C'est pas long qu'elle prend ses aises Et qu'elle oublie des ptits riens
Des nylons sur l'dos d'une chaise
Ou des chveux sur l'bord du bain
Ca commence par quelques ouates
Et du lait démaquillant
L'jour d'après c'est une grosse boîte
De trucs ultra-absorbant
Mais l'moment où tu comprend
Que t'aime pas vraiment la fille
C'est quand ton appartement
S'met a sentir la vanille
Un bon matin tu t'réveilles
C'est trop tard elle est partout
Elle te sembles déjà vieille
Elle cuisine d'la soupe aux choux
Elle délaisse ses lentilles
Ne porte plus que ses lunettes
Elle a des airs de famille
Avec ta vieille tante Arlette
Tu t'demande ce qu'elle a fait
Pour finir dans ton appart
Son visage était moins laid
Avec ses verres de contact
Elle s'en va faire des emplettes
Elle contrôle tes repas
Elle t'explique la recette
De sa nouvelle soupe aux pois
Certains matins sous la couette
Ca sent la soupe aux lentilles
Plus elle t'nourris plus t'empeste
Plus elle étale sa vanille
T'as plus qu'le quart de l'espace
Dans tes rares garde-robe
Elle te dérobe ta place
Tu t'sens devenir claustrophobe
C'est une vraie puce de lit
Une grosse puce en pyjama
Qui te suce ton énergie
Qui en suce tant qu'elle prend du poids
Chaque fois qu'elle va au toilette
C'est pas juste que c'est bruyant
C'est qu'elle laisse la porte ouverte Comme si l'show était charmant
Toi le soir quand tu t'repose
C'est par les deux bouts qu'tu ronfles Plus ça va plus elle te gonfle
Mais elle gonfle pas la bonne chose
Y a d'la tapisserie fleurie
Tout autour de tes fourneaux
Puis le frigidaire est rempli
De pois-chiches puis de poireaux Certains soir au fond du lit
Y a ces deux grands yeux qui brillent L'air de dire "bon ben chéri
Quand est-ce qu'on fonde une famille?"
Tout les jours t'as beau souhaité Qu'elle fasse ses bagages
Elle s'est tellement incrustée
Qu'elle ne part pas au lavage
Tu sais pas comment lui dire
Que tout d'elle te dégoûte
Que tu peux plus la sentir
Ni elle ni ses putains d'soupes
T'as embrassé une princesse
Elle s'est changée en grenouille
Une grenouille qui a des grosses fesses Qui fait d'la soupe aux citrouilles
Le mystère est aboli
Terminé la séduction
Demain soir on s'ra jeudi
Ce s'ra d'la soupe à l'oignon.
(Merci à Kristel pour cettes paroles)