Album: Un éternel hiver
Tu ne voulais pas d'avance
Le traiter comme il faudrait
Profiter de son enfance
Pour ce qu'elle t'enseignerait
Dans tes crises d'impatience
En trébuchant sur un jouer
Tu le met en pénitence
Au bord d'un coffre à regrets
Tu ne voulais pas d'avance
Le laisser se faire une place
En m'avachissant le ventre
M'éclipsant de tes fantasmes
Il ne sait même pas marcher
Que déjà tu les retires
Ces deux mains pour s'agripper
Et ce complice sourire
Il ne sait même pas parler
Que déjà tu veux qu'il taise
Ses besoins d'être écouté
Et c'est moi, je les apaises
C'est avec difficulté
Et je me sens mal à l'aise
Et maladroite à cacher
La furie que tu soulève
Dans mon cur qui ne suffit pas
Bien qu'ouvert au grand complet
A remplacer le papa
Que tu serais
Tu ne voulais pas d'avance
T'imposer de telles tâches
Tu m'avais prévenue je pense
Que tu manquerais d'espace
Au moindre cri je m'élance
Au moindre bruit tu te fâche
A moins d'un parfait silence
C'est toute la vie qu'il te gâche
Il ne sait même pas aimer
Que tu lui apprend la haine
Irais-tu jusqu'à le frapper
Faut-il que je te retienne
Il ne connaîtra jamais
Le nid de ton torse nu
Là où mes seins s'enfouissaient
Lorsque nous l'avons conçu
Du temps où c'était l'amour que je croyais qu'on faisait
Il n'y a pas que le lit qui s'est défait
Il ne saura pas ma joie
A l'heure où je l'ai vu naître
Comprendra-t-il mieux pourquoi
Par moment je le regrette ?
Il ne verra pas comment
Nous avons pu nous aimer
Nous que même notre enfant
N'aura pas su rapprocher
Tu ne voulais pas d'avance
Le traiter comme il faudrait
L'aimer dans sa petite enfance
Imagine un peu après
J'en arrive à l'évidence
Que tu ne te sentais pas prêt
Je te laisse à ta démence
Je le prend et je m'en vais
J'en arrive à l'évidence
Que je te surestimais
Je t'accorde des vacances
Nous ne reviendrons jamais
(Merci à Mathilde pour cettes paroles)