Je me souviens du temps d'avant
Avant de devenir des grands
Dans notre monde imaginaire,
nos vies étaient libres comme l'air
Un jour infirmière ou maîtresse,
le lendemain plutôt hôtesse
Et plus question que l'on oublie,
de donner notre âge
« et demi »
Que le temps nous paraissait long
On rêvait de l'âge de raison
Pour prendre un train, un vrai, un grand
Quitter le cocon les parents
Et puis ce jour est arrivé,
enfin la vie va commencer
Qu'importe la destination,
ce n'est pas l'heure, des questions
Ref :Rien n'arrête les trains
Qui foncent vers demain
Y'a qu'à suivre les rails
Qui tracent le chemin
Rien n'arrête les trains
Le grand voyage a commencé
Des paysages de tous côtés
Défilent sans qu'on s'en aperçoive,
on est déjà bien occupé
A batailler dans les couloirs,
tenir debout c'est la bagarre
Se faire une place, choisir les gens
à ses côtés de gare en gare
Et puis ça y'est on est assis
On prend ses aises comme si
On allait plus quitter ce train,
qui mène à Rome comme tous les trains
Et le temps passe à vive allure,
et tout au fond on est moins sûr
De vouloir foncer tête basse,
pour garder propres
Nos godasses
Ref
..
Et si je descendais à la prochaine gare
Pour prendre enfin le temps,
d'un nouveau départ
Alors ça y'est c'est décidé
Trop de belles choses ont défilé
Sans que je puisse y prendre part,
faute d'avoir su m'arrêter
Je vais descendre dès que possible
et tant pis pour la peur du vide
La peur que jamais ne repasse,
que quelqu'un d'autre
Aie pris ma place
Je suis debout pleine de courage
Mais je trébuche sur mes bagages
J'ai l'impression que tous ces pieds
Veulent me condamner le passage
Tout va trop vite, presque l'arrêt
Avant bien longtemps le dernier
Ils ont dû rallonger les couloirs
Et j'entends déjà le sifflet
Ref
..
Je lève les yeux, déboussolée
Et si je tirais la poignée