L'odeur des cahiers neufs
Une ardoise, un cartable
Sept fois huit, six fois neuf
Les devoirs sur la table
Où Maman épluchait
De l'ail et des oignons
Où Papa surveillait mes leçons
La nuit qui mangeait tôt
Les passants sous la pluie
Mon frère et sa moto
Qui rentraient pleins de bruits
Maman qui s'inquiétait
Toujours qu'on soit polis
Qu'on trouve un bon métier
Que nos vies soient jolies
Et puis partout l'amour
Dans les meubles sur les murs
Des tapis aux peintures
Du soleil plein la chambre
Des cigales en hiver
Une maison qui chante
Bonne comme une prière
Un portique sous les feuilles
Comme au jardin d'Vincennes
Pour que nos poumons cueillent
Leur comptant d'oxygène
Au goûter des gâteaux
Juste sortis brûlants
Et l'appareil photos ,forcément
Refrain
On me dit aujourd'hui
Qu'il faut vendre au plus vite
Qu'il faut fixer un prix
Avant que tombe en ruine
L'appentis du garage
Ou les gouttières tordues
Liquider l'héritage
Et la chaleur perdue
Et puis surtout l'amour
Dans les meubles sur les murs
Des tapis aux peintures
Le soleil de nos chambres
Les cigales de l' hiver
La maison qui chantait
Resteront nos prières