Album: 3968 CR 13

Auteurs : François Ridel, René Mazzarino
Compositeurs : François Ridel, Laurent Garibaldi, Dominique Danger


Lo jorn va lèu s'acabar
Es la fin de la dimenchada,
Auvi lo bruch dau TGV
Es lo radier de la serada,
Auvi lo grand trin que s'en va
Devèrs París es a viatjar.

Triste es lo trin que passa aquí,
Emportant totei meis amics.

Tant de temps que nos an parlat
D'aquela granda capitala,
Viure ailamont es pas parier
Es lo tòp de la capitada,
Si dedins lo trin montas pas
La granda vida l'auràs pas.

Moi pauvre train j'ai rien fait de mal
Je vais de Marseille à la capitale,
Toute l'année des gens je trimbale
Pour un TGV c'est plutôt normal.
À la course je n'ai jamais eu de rival,
D'ailleurs c'est prouvé j'ai le record mondial.
Ieu parli en françés et en provençal
D'abord siáu pas triste je suis même jovial.

Segur aquí per capitar
Ti fau aguer la bòna astrada
E mai que sigues bachilier
Trobaràs lei pòrtas barradas,
Ges d'engambi per travalhar
Seguiràs lo camin ferrat.

Mais qu'est-ce que je peux faire sur mon chemin de fer
Je ne suis rien de plus qu'une pauvre machine
Je serais bien volontaire pour changer de carrière
Et me reconvertir en jolie micheline.

Dins lo trin es a pantalhar
Au pichon canton que l'agrada,
Tòrnan lei rires de son quartier,
Toei lei joiosas passejadas,
Pantalha de çò qu'a laissat,
Prega per pas si desvilhar.
Maintenant j'ai compris pourquoi tu es triste
De tes amis partis tu as fait la liste.
Ils s'en vont tous là-haut
Ici il n'y a pas de boulot,
Comme le dit mon mécano :
Y'a jamais rien pour les prolos !
Tu dis que c'est dur de quitter son pays,
Il y a longtemps que ça dure et ça n'est pas fini
Mais si ça peut te consoler, crois-moi quand je te parle,
Un jour je les ramènerai à la gare St Charles.

Lo bruch dei ròdas s'es alunchat,
Lo trin fila sa caminada,
Davant l'ostau, canti solet,
Lo vent mi fa l'accompanhada,
Canti solet dins lo valat,
Ma canson mi va consolar.

(traduction)
Le jour va bientôt s'achever, c'est la fin du week-end, j'entends le bruit du TGV c'est le dernier de la soirée, j'entends le grand train qui s'en va, vers Paris il voyage.
Triste est le train qui passe ici emportant tous mes amis.
Cela fait si longtemps qu'ils nous parlent de cette grande capitale, vivre là-haut c'est pas pareil c'est le summum de la réussite, si tu ne montes pas dans le train tu n'auras pas la grande vie.
C'est sûr ici pour réussir, il faut être né sous une bonne étoile et même si tu as le bac tu trouveras les portes fermées, pas d'arrangement pour travailler tu devras suivre le chemin de fer.
Dans le train il est en train de rêver à ce petit coin qu'il aime, les rires de son quartier et les joyeuses balades lui reviennent, il rêve de ce qu'il a laissé et prie pour ne pas se réveiller.
Le bruit des roues s'est éloigné, le train poursuit sa route, devant la maison je suis seul, juste le vent pour compagnon, je chante seul dans le vallon, ma chanson me consolera.

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