Les statues de Lenine partout se dégradent.
On vend la peau de l'ours pour une salade.
Au bal des empires, on se ronge les sangs.
On laisse les allumettes jouer avec les enfants.
La pluie prend de l'acide, le désert gagne.
L'entendez-vous mugir jusque dans nos campagnes?
Et puis les eaux reviennent, plus qu'il n'en faut.
Aujourd'hui, les lendemains chantent faux.
Plus les pendules s'affolent,
Plus les rongeurs se tirent.
Plus y'a de monde en sous-sol,
Plus je vois les gens courir,
Plus j'entends.
Monde, monde, vaste monde,
Si tu t'appelais Raymonde,
Ça ferait peut-être plus intime, monde,
On t'appellerait par ton prénom.
Monde, monde, vaste monde,
Si tu t'appelais Raymonde,
Ça ferait peut-être une rime, monde,
Mais ça ferait pas une solution.
D'ici de là, les drapeaux refleurissent
Quand c'est dans le même jardin, de profundis.
Ça finit quelques fois définitif, comme
Si la nuit s'écrasait, comme ça, sur des hommes.
Les statues qu'on dégomme, on les enterre.
Ça donne un peu de répit dans les cimetières.
On sait qu'un jour où l'autre, elles reviendront,
Avec une autre gueule, avec un autre nom.
(Merci à William APERT pour cettes paroles)