Album: L'Oiseau noir du champ fauve : Cantate pour Louise Michel
La neige tombe, le flot roule
L'air est glacé, le ciel est noir
Le vaisseau craque sous la houle
Et le matin se mêle au soir
Formant une ronde pesante
Les marins dansent en chantant
Comme un orgue à la voix tonnante
Dans les voiles souffle le vent
De peur que le froid ne les gagne
Ils disent au pôle glacé
Un air des landes de Bretagne
Un vieux bardit du temps passé
Et le bruit du vent dans les voiles
Cet air si naïf et si vieux
La neige, le ciel sans étoiles
De larmes emplissent les yeux
La vue de ces gouffres enivre
Plus haut les flots, plus fort les vents
Il devient trop étroit de vivre
Tant ici les songes sont grands
Ah, ne vaudrait-il pas mieux être
Dans le fracas des éléments?
À la source rendre son être
Se mêler aux ardents courants
Enflez les voiles, ô tempêtes!
Plus haut les flots, plus fort les vents
Que l'éclair brille sur nos têtes
Navire en avant, en avant!
Pourquoi ces brises monotones?
Ouvrez vos ailes, ouragans
Nous nous en allons aux cyclones
Navire en avant, en avant!