C'est de la soie, c'est du coton
La pudeur y coud des boutons
Qu'une main aimée défera
Le pyjama
Deux jolies pièces de satin
On s'y glisse jusqu'au matin
Croyant qu'il nous protégera
Le pyjama
Un pauvre rempart de pilou
Contre les vampires et les loups
Qui nous guettent au fond de nos draps
Le pyjama, le pyjama
Un uniforme un peu sévère
Qui offre sans en avoir l'air
Quelques failles où glisser ses doigts
Le pyjama
On y attend, la nuit venue
Au bord du vide suspendu
Le sommeil où l'on se perdra
Le pyjama
Et cette grasse matinée
Cette paresse où s'étirer
Heures douces où l'on restera
En pyjama, en pyjama
L'enfant qui écoute une histoire
Avant d'être seul dans le noir
Tortille du bout de ses doigts
Son pyjama
Le long d'un couloir d'hôpital
Il avance tant bien que mal
Cet homme en tenue de combat
Son pyjama
Protégeant ce qui fut un corps
Sur le lit d'un camp de la mort
Vieille photo de Treblinka
Un pyjama, un pyjama
C'est de la soie, c'est du coton
La pudeur y coud des boutons
Qu'une main aimée défera
Le pyjama
Un petit costume de rien
Froissé de rêves incertains
Qui jusqu'au bout nous mènera
Le pyjama
Un bout de toile plein d'odeurs
De fièvre, d'amour et de peur
Boutonné sur un cur qui bat
Le pyjama, le pyjama