Album: L'Oiseau noir du champ fauve : Cantate pour Louise Michel
Ah! Brûler si longtemps de la même colère
Emporter avec soi de prison en prison
Le même baluchon de rage et de poèmes
Dire l'amour si fort qu'on croirait de la haine
{Parlé:}
C'est bien fait!
Il ne fallait pas séparer la caste des femmes de l'humanité
Est-ce qu'il n'y a pas des marchés où l'on vend dans la rue
Aux étalages des trottoirs les belles filles du peuple?
Tandis que les filles de riches sont vendues pour leur dot!
Comme on refait sans fin des châteaux sur la plage
Ne jamais renoncer à son rêve géant
Malgré la vie si longue où l'on casse ses dents
Faire des vagues à travers les barreaux de sa cage
{Parlé:}
Nul ne naît bandit ou honnête homme!
Est-ce que vous croyez qu'on vient au monde
Avec un couteau ouvert pour suriner
Une carte à la main pour se vendre
Ou un portefeuille de ministre?
Qui dira les crimes du pouvoir
Et la façon monstrueuse dont il transforme les hommes?
D'une plume têtue qui crisse dans la nuit
Galoper sur les pages à l'envers de l'oubli
Et glisser jusqu'au bout des lettres sous la porte
Pour que le vent les prenne et les hurle à la mort
{Parlé:}
Je cherchais, émue par des rêves étranges
Ainsi l'aiguille cherche le Nord, affolée, dans les cyclones
Le Nord, c'était la Révolution
Le vent qui court à travers la montagne
Me rendra fou
{Parlé:}
Ce n'est pas une miette de pain, c'est la moisson du monde entier
Qu'il faut à la race humaine toute entière
Sans exploiteurs, sans exploités
Le vent qui court à travers la montagne
Me rendra fou
{Parlé:}
Par-delà notre temps maudit
Viendra le jour où l'homme, conscient et libre,
Ne torturera plus l'homme ni la bête
Cette espérance-là vaut bien qu'on aille à travers l'horreur de la vie!