Par la fenêtre de ta chambre
On voit un petit bout de mer,
On voit des grues qui semblent attendre

Leur repas d'acier et de fer.
Le soleil écrase les quais,
Aplatit tout comme un marteau,
Une vieille ancre abandonnée
Cherche en vain l'ombre d'un bateau.

Vas metre ta rauba florida
Per saludar lei bèus jorns,
Segur seràs la mai polida,
Segur ti parlarai d'amor.
Davalarem esta carriera
Que menava au crebadis,
Au temps que la classa obriera
Cresiá encara au paradis.

Ils n'ont pas chassé la misère
En poussant l'usine plus loin,
Ici on est dans la galère,
Là-bas on s'écorche les mains.
Nous irons jusqu'à la calanque,
Le long des anciens ateliers,
Oublier tout ce qui nous manque
Devant la mer ensoleillée.

Tu mettras ta robe à fleurs
Pour saluer les beaux jours,
C'est sûr, tu seras la plus jolie,
C'est sûr, je te parlerai d'amour.
Nous descendrons cette rue
Qui menait au labeur,
Au temps où la classe ouvrière
Croyait encore au paradis.

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