Amour-patrie (Karentez vro)
En mon coeur est ma blessure,
Depuis ma jeunesse y reste gravée
Car, hélas, celui que j'aimais
Ce que j'aime n'aimait pas.
Lui n'aimait que la ville,
La grande mer et les lointains ;
Je n'aimais que la campagne,
Beauté des campagnes de Bretagne.
Entre deux amours il me fallut choisir
Amour-patrie, amour de l'homme ;
A mon pays j'ai offert ma vie,
Et s'en est allé celui que j'aimais.
Depuis, jamais je ne l'ai revu,
Jamais connu de ses nouvelles.
En mon coeur saigne la blessure
Car ce que j'aime, il n'aimait pas.
Chacun sa Destinée doit vivre,
Ainsi en ce monde en est-il.
Meurtri, certes, fut mon coeur,
Mais ce que j'aime, il n'aimait pas.
A lui, honneurs et richesse
A moi, mépris et humble vie.
Mais je n'échangerais contre nul trésor
Mon pays, ma langue et ma liberté.