Album: Regards affligés sur la morne et pitoyable existence de Benjamin Tremblay, personnage falot mais ô combien attachant

Seul devant la gare Saint Lazare, au comptoir, pilier de bar,
Au hasard d'un Ricard, d'un coup de pinard
Ivre, dans les rues, sans issues, mal fichu, comme un ange déchu, redescendu

Du dessus, du dessus des nues

Ecris moi, écris moi des lettres, écris moi, écris moi encore

Un pas devant l'autre, devant les autres, qui ne sont autres que vous autres
Tristes apôtres d'une vie autre que la votre
Les pas m'emmènent, m'entraînent, le long de la Seine, calme et sereine,
Devant la grande scène obscène de cette vie malsaine

Ecris moi, écris moi des lettres, écris moi, écris moi encore

Le long des maisons, du sommeil profond, les gens font un silence de plomb
Qui résonne, ding-dong, comme le son, du canon
Non, pas dormir, pas se sentir, s'engourdir, pour fuir le pire
Pas s'endormir, tu vas m'écrire, je vais te lire

Ecris moi, écris moi des lettres, écris moi, écris moi encore

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