Album: Pigallive
Sur la porte du garage : interdit de stationner
Le gars gerbe, consciencieux, ce qu'il a dans la panse
Plus rien lui tient au corps depuis qu'il est parti
Une semaine en tennis sous une pluie tenace, épaisse
La 403 s'ébroue et décolle du trottoir
Y a longtemps qu'elle brille plus, mais elle en jette encore
Dernier refuge douillet juste derrière le volant
Le déflecteur pété et les commandes plastique ivoire
Le Louvre défile de l'autre coté de la Seine
Au feu du Pont des Arts, il regarde à coté
Un flash rapide : du nounours du rétro
Aux jambes satinées sur le siège en Skaï brun
Montée jusqu'à Pigalle, il se sent vraiment pas bien
Les travelos brésiliens défaits font leurs emplettes
Trois pommes et du pâté chez l'arabe non stop
Les rues grimpent sec vers Montmartre
Les bras collés au corps de froid
Le jour commence à venir derrière le Sacré Cur
Le gars se sent faiblard appuyé contre un mur
Il voit tout défiler comme en accéléré
Sous l'entrée du Potin, entre deux piles de lait
Le col serré sur ses yeux barbouillés
Elle fait passer sa nuit, sans illusions futiles
Elle dort plus depuis longtemps, pis dormir ça fatigue, ça use
Il l'embrasse dans le cou et frotte son nez câlin
Elle sourit un peu gauche comme si elle l'attendait
Il l'entraîne par le bras, ils vont jouir doucement
Serrés l'un contre l'autre le plus longtemps possible