Album: Elevación
Les poings fermés dans les poches. Qui va là? 
 Voir si quelqu'un se rapproche... Ou suis mes pas 
 Dans les rues de Bogota... la mort se voit 
 Toutes les violences se côtoient, la chance se prévoie 
 Fais vite ton choix 
 Il n'y a plus de loi, pas de droit 
 La survie c'est comme la foi, on y croit 
 L'espoir se porte péniblement comme une croix 
 Ici, on sent la tension, le ciel s'assombrit 
 Que ? sous chaque regard, chacun cache un cri 
 On la fuit, mais la misère revient comme un mauvais rêve 
 Comme une lourde fièvre 
 Asséchant nos corps et nos lèvres 
 Elle plane dans l'air, suffoque les ruelles qui sortent leurs dents 
 Le sourire n'est qu'une tache qu'on efface au premier tournant 
 Des chats égorgés, des chiens enragés 
 Rodent affamés, reniflant jour et nuit ce qui reste d'humanité 
 Dans cette ville aux milles histoires ou l'insécurité s'aiguise 
 Tout se banalise, quand les bidonvilles agonisent 
 Ils débordent comme une lave brûlante dans l'indifférence 
 Le pauvre n 'a qu'un seul droit, celui de pleurer en silence 
 Vers le Nord s'élancent, les beaux quartiers et résidences 
 Où le luxe étouffe souffrance, cris, balles et tolérance 
 "Parce que existencia", l'enfance y perd son innocence dans ce gouffre 7 
 Emmuré de montagnes l'espérance perd son souffle 
 Mais la vie continue, rires, larmes suivent le tempo 
 Et quoi qu'il arrive Montcerate nous veille tous d'en haut 
   Refrain 
 Aqui la vida no vale nada 
 Tout s'en va, les rêves s'arrêtent bien là 
 C'est comme un combat de chaque jour mi pana 
 Les rues sont si tristes à Santa Fé de Bogota 
   Huit heures du mat' 
 Danilo sort d'un pont sous les vapes 
 A peine 10 ans d'existence 
 Et toujours pas de chance, ni de sapes 
 Fringué par la rue, de débris, de tissus et des restes 
 " pa que zapatos si no hay casa " il vit sous sa veste 
 Les yeux délavés, le corps balafré 
 Les pieds nus, une vie balayée 
 Malmené, sans famille, sans savoir où aller 
 La colle sous le bras qu'il renifle 
 Pour tout oublier, il range son canif 
 En guise d'ami, un pauvre caniche 
 Son kiffe c'est Canelita, la fille de la bande voisine 
 En qui il confie sa vie, ses peines et son c?ur meurtri 
 Elle seule le comprend et l'aime 
 Essuie ses larmes et ses lèvres et même 
 Si la haine coule dans ses veines, il rêve 
 Lève les yeux vers le ciel Dani avant que le jour s'achève 
 Les nuits sont froides et sanglantes comme des coups de glaives 
 Et le seul souvenir qu'il nous reste de ses gamins est dans l'odeur des 
 barreaux rouillés par la sueur de leurs mains... 
   Refrain (x2) 
   Bogota 
 Mi amenaza, donde todo te pasa 
 Ville ou ruisselle le sang, la flaca pasa par mi casa 
 Ou à chaque faux mouvements 
 Tout tombe si subitement 
 Les balles sifflent comme le vent 
 "Si da papayo", reste sur le firmament étendu 
 Personne n'a rien vu, encore moins entendu 
 Ici la rue, c'est presque une cause perdue 
 Les avenues silencieuses, "paiba" trop douteuses 
 Fixent comme une mitrailleuse les passants 
 La misère creuse 
 On règle ses comptes en plein jour 
 Rien à foutre, il n'y a plus d'amour 
 Il n'y a qu'un seul dieu, qu'un seul parcours 
 Si la mort vient vers toi, cours 
 On vit l'instant présent, on le vit à 100% 
 Dehors on blague, on rit de tout, on défie même le temps 
 Quand vient le soir, les rues s'éteignent, les vampires sortent 
 On danse avec la mort, jusqu'à ce que l'aube l'emporte 
 Les chargeurs vident se remplissent à nouveau 
 Encore un jour qui commence un peu tôt 
   Refrain (x2)