Mon beau pays est fait de murs
Qui vers le ciel dressent insolents
Leurs jolies pierres de froidure
Insensibles aux danses du vent.
Mon beau pays est fait de murs
Avec des toits pour ornement
Et des murs pour cacher les murs
Et des murs pour cacher dedans.
Sur les murs, y’à des fenêtres
Semblant qu’on peut voir à travers,
Sur les murs, y’à des fenêtres
Et des rideaux juste derrière.
Entre les murs il y à des murs
Entre lesquels on n’entre pas,
Entre les murs il y à des gens
Entre lesquels il y à l’effroi.
De mur en mur, passent les heures et mon chemin
Passe la vie de mon pays.
Est-il une âme fut-ce celle d’un chien
Pour me savoir passer ici ?
Passe la vie de mon pays…
Sur chaque mur git une porte
Clouée ici depuis longtemps
Semblable à une chouette morte
Qui, en vain, attendrait Satan
Avec un œil de Juda
Pour épier s’il vient le démon ;
Pour épier s’il vient ce fou là
Qui frappe aux portes des maisons !
(Merci à Valérian pour cettes paroles)