Album: À Paris - Les Feuilles mortes
Traîné d'un air nonchalant
Par deux juments paresseuses
Un chariot va lentement
Sur la route poussiéreuse
Le garçon qui tient les rênes
Fixe d'un œil fatigué
Les grands peupliers piqués
Le long de l'immense plaine
Il est triste et il chante
Qu'elle était verte ma vallée !
Qu'elle était douce à regarder !
Il faisait bon y travailler
Il faisait bon s'y reposer
Il porte un vieux pantalon
Une chemise à carreaux
Sur la tête un grand chapeau
Aux souliers des éperons
C'est un cow-boy qui trimballe
Dans un chariot qui brinqu'balle
Les restes de sa maison
Misérable cargaison
Il est triste et il chante
Qu'elle était verte ma vallée !
Qu'elle était douce à regarder !
Il faisait bon y travailler
Il faisait bon s'y reposer
Pour faire passer sur sa terre
Les rails du chemin de fer
Des messieurs bien habillés
Lui ont dit "Faut t'en aller"
Fuyant le bruit des machines
Et la fumée des usines
Dans un chariot délabré
Il va vers sa liberté
En chantant simplement
Qu'elle était verte ma vallée !
Qu'elle était douce à regarder !
Il faisait bon y travailler
Il faisait bon s'y reposer
Sur la route poussiéreuse
Un chariot va lentement