Из альбома: Vendeur de rêves
Vendeur de rêves au bout d’la rue, y’a des jouets dans sa remorque
Des habits, des nouvelles vies, des sourires d’une autre époque
Et puis y’a nous
Y’a nous…
Vendeur de rêves au bout d’la rue sait pas par où commencer
Parce qu’au fond, tout l’monde en veut sans avoir de quoi en acheter
Et malgré nous…
Malgré nous…
On est enfant à dix ans, à vingt, trente ou à quarante
Et, parfois, c’est pas des glaces mais des rêves qu’il nous marchande
Il arrive à vélo, une remorque et une clochette
Ding ding ding, et on descend d’la chambre en chaussettes
Et on court, on court comme cette maladie
Que Sardou a chanté et que, moi, j’ai du mal à dire
Il est seize heures, y’a des gamins de sept à soixante-dix-sept ans
Et ouais, ils veulent des jouets et des bonbons par ce temps
Ils veulent d’la chance et du courage pour dire «Merde» quand il faut
Un micro et des enceintes pour dire «C'est vrai» quand c’est faux
Ils veulent un tas de trucs mais pas c’qu’on leur donne
Ils préfèrent c’qu’ils prennent, la sensation est bien plus bonne
Il vient après le marchand d’sable, donc certains veulent des plages
Des cocotiers, y’a pas de honte, y’a pas d'âge
Le Père Noël est une ordure, Vendeur de rêves est nettoyeur
Tous les jours, entre seize heures et dix-sept heures
Vendeur de rêves a tout c’qu’on veut, qu’on n’a pas, qu’on n’a plus
La vérité de ses mensonges qu’on a bu Dans sa remorque, y’a de tout, y’a même des gens
Certains qui sont partis, et puis d’autres que l’on attend
Un jour, j’ai vu une boîte, y’avait «Espoir» marqué dessus
Et, comme tous les jours, tout le monde est reparti déçu
Le berger sait bien pourquoi il nourrit le bétail
Y’a pas qu’le torse de l’athlète qui voit l’revers de la médaille
Et tout est vendu au détail, mais tout est hors de prix
Et, pour pas que mon âme sorte de mon corps, je prie
Comme lui, elle ou toi, j’attends, j’en crève
Le jour où je saurais combien coûtent ses putains d’rêves
Et, le sourire de ses clients, au moins, ça, c’est gratuit
On repart dos rond avec le visage de la nuit
Et jamais le droit d’toucher, un p’tit tour et puis s’en va Quand t’essayes, il dit: «Un jour, peut-être…» etcætera
Vendeur de rêves au bout d’la rue
Aimerait qu’l’aveugle retrouve la vue
Et que la femme sans fils ait un enfant à allaiter
Et que la police n’ait pas d’enfants à arrêter
Vendeur de rêves au bout d’la rue m’a appelé à dix-sept heures
C’est pas ses habitudes, alors, j’avoue, j’ai un peu peur
Malgré moi, j’m’approche, les yeux je lève
Et il me donne un euro et un rêve
Yeah, un euro et un rêve
Yeah, un euro et un rêve
Yeah, un euro et un rêve