Moi, certains soirs,

Quand je m'ennuie,


Je connais un coin dans Paris,

Où l'on se rencontre entre amis,

Pour faire une jam.

Chacun prenant son instrument,

Qu'il soit à cordes ou bien à vents,

Laisse parler son tempérament,

Pour faire une jam.

Comme je ne suis pas musicien,

Mais que vraiment j'aime ça,

Je rythme en frappant dans mes mains,

Et chante:idi boulia pa pebouda!



Quand on est dans cette ambiance,

Les mots n'ont aucune importance,

Le principal,

C'est que sa balance,

Pour faire une jam.



On perd en l'éclair d'un instant,

La notion du lieu et du temps,

Et l'on oublie ses embêtements,

Pour faire une jam.



C'est l'heure,l'heure des improvisations,

Des chorus et des citations,

Car, on se donne avec passion,

Pour faire une jam.

Nos ainés ne trouvent pas normales,

Ces explosions de joie,

Mais au fond que fait-on de mal,

En chantant:

Idi boulia pa pebouda!



En bras d'chemises,

Parce qu'on a chaud,

On s'donne à fond les yeux mi-clos,

Car, plus ça chauffe et mieux ça vaut,

Pour faire une jam.



Nos peines, nos joies nos ivresses,

Dans ces rythmes se reconnaissent,

Ils font la foie de la jeunesse,

Pour faire une jam.

La batterie roule, la basse craque,

Le piano chante les cuivres attaquent



De toute part les notes se claquent,

Pour faire une jam.

Quand on a le jazz,

Dans le sang et jusqu'au bouts des doigts,

Et que l'on est pris cent pour cent chante:

Idi boulia pa peboudapa la bapedouda !



Au petit jour sur le trottoir,

Les traits tirés le timbre avare,

Comme un regret on se sépare en se disant,

Remplis d'espoir,

Salut les gars à un de ces soirs,

Pour faire,

Une jam !

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