Из альбома: Réponse incongrue à l'inéluctable
Comme une gangrène
Tu t'imposes en mon être,
Toi, l'indicible haine,
Qui lentement me pénètre.
A l'orée "du moi",
Il y a la bête, prête,
Celle dont on ne veut pas
Et qu'on n'a pas vu naître.
Voici le réveil du monstre,
La belle noirceur,
Celle que jamais on ne montre
Mais qui devient notre sœur,
Cette chose qui hante,
Ce mal qui fait peur,
Cette langoureuse descente
Dans les obscures profondeurs.
Voici la bête.
Comme une gangrène
Tu t'imposes en mon être,
Toi, l'indicible haine,
Celle que l'on voue au traître.
Dans les eaux claires
Affluent détergents et acides,
Qui rongent les os, les chairs,
De la confiance avide.
Je contiens le poison
Au creux de ma cage thoracique,
Je verrouille la prison
De mes mots toxiques.
Je dompte la bête,
Domestique ma haine,
Je la tiendrai terrée, secrète,
Nourrie de liens et de chaînes.
Voici la bête.
A l'horizon funèbre,
Je déclame l'oraison,
Proclame mes profondes ténèbres
Et la perte de ma raison.