C'est dans la liquoreuse absinthe
Que les vraies mondaines s'absentent
Dans ce vertige comme une étreinte
Qui les emporte en valse lente
C'est dans la couleur délicieuse
Coulant sur le rouge palais
De leurs bouches trop audacieuses
Qu'elles trouvent leurs amours secrètes
Absinthe sainte
Poison béni
Poètes et peintres
Sont tes amis
Dans les salons où elles s'allongent
Sur de lourds coussins de soie bleue
Elles sombrent dans le lit des songes
En baissant leurs longs cils soyeux
Comme des fleurs artificielles
Posées sur une cheminée
Elles rêvent de vent et de ciel
Ou baigner leurs jambes fanées
Absinthe sainte
Poison béni
Je bois sans crainte
A tes amis
Dans les grands jardins odorants
Là ou fleurit l'herbe des vierges
Elles s'en vont nonchalamment
Vacillantes flammes de cierges
Et dans ce lien qui les consacre
Pour un amer baiser sucré
Elles posent leurs lèvres de nacre
Sur une fée verte argentée
Absinthe sainte
Poison béni
De ta complainte
Je suis l'amie
C'est dans la liquoreuse absinthe
Que les vraies mondaines s'absentent
Dans ce vertige comme une étreinte
Qui les emporte en valse lente
(Grazie a anemone per questo testo)