Dans "La cave du fou", y'a quatre tables rouges
Vingt chaises en formica, des pichets de vin gris
Deux salières, trois bougies
Près d'un four à pizza
Les forçats des chantiers,aux gestes ralentis
Aux phrases dégarnies, tombés comme des guerriers
Des poilus en sursis
Renversés par la vie
A l'heure où les loups
A l'heure où les loups vont boire
A l'heure où les loups vont boire
Dans "La cave du fou", ni télé, ni radio
Juste le feu qui chante, les verres sur les assiettes
Les mâchoires, les fourchettes
C'est la danse du ventre
Les soldats du commerce, aux mentons arrondis
Aux regards sans envie, voyageurs mercenaires
Aux combats de fourmis
Sans fin et sans merci
A l'heure où les loups
A l'heure où les loups vont boire
A l'heure où les loups vont boire
Dans "La cave du fou", les horizons sont flous
L'espoir n'est pas admis, le présent se mastique
Comm' le steak et les frites, sans gloire et sans génie
Les chevaliers des routes
quittent leurs trente-cinq tonnes
Et viennent griller leur pomme
Avec les autres fous
Dans le silence ami
Des rêves endormis
A l'heure où les loups
A l'heure où les loups vont boire
A l'heure où les loups vont boire