A peine née je ne pouvais pas être aimée
Mon corps a quitté son doux cocon torsadé
Une malédiction pour ma famille ignorante
Du changement que pourrait une mère aimante
Depuis, avant, toujours, elle m'a postée ici
Dans un foyer fermé pour jeunes enfants maudits
On m'a coupé les membres sans éteindre l'envie
De pouvoir réveiller mon Afrique endormie
Je ne sais faire que chanter
Clouée comme une statue
Avide de liberté
Je ne sais faire que chanter
Clouée comme une statue
D'une voix sans retenue
Mon professeur, ma mère, vous avez décelé
Tout au fonds de mon gouffre une petite étincelle
Je ne suis pas inutile, pas complètement cassée
Mon petit corps pantin a peut-être son aile
Votre main est la mienne pour transcrire chaque mot
Et ouvrir les persiennes d'un Zimbabwe idiot
La mienne à ciel ouvert, il est temps de partir
Mais loin de votre nid, je crains devoir mourir.
Je ne sais faire que chanter
Je joue mon existence
Et m'envole pour danser
Je ne sais faire que chanter
Ce soir joué sans Prudence
J'oublie ma chaise roulante
Je vais tous leur montrer, que le bonheur c'est d'abord
Une passion à aimer pour conjurer la mort
Mais quand je monte sur scène la tension dans la gorge
Leur silence m'assène que tout mon corps étonne
J'entame la première note presque un pieds dans la tombe
Et soudain tout m'emporte et le public succombe
Il se lève, il acclame et je les sens qui dansent
Ces mains que je réclame pour compenser l'absence
Je ne sais faire que chanter
Ma petite âme tendre
Enfin se fait entendre
Je ne vais faire que chanter
Ma vie comme une chance
Peut enfin commencer