Pire que tout c'est d'être dans l'doute.
pire que l'doute c'est..
de n'pas douter du tout.
combien d'coups de pompe dans la table à cause des carreaux toujours vierges
et combien d'coups
dans ma propre tête
avant toute chose,
la france est un pays de merde que je ne quitterais pas parce que j'me suis habitué à l'odeur
premier point
deuxième point le hip-hop est un milieu d'branques,
et leur hardcore sent le bouquet de fleurs
c'était l'introduction,
voici le développement
je sifflerais la marseillaise aussi longtemps qu'elle restera un hymne de guerre
comme ce drapeau maculé par nature que des coupeurs de tête ont rendu fier
j'ai la reflexion bien plus mûre depuis que je n'ai plus de téléviseur
j'ai le viseur précis mais la main qui tremble d'une ex-peur
j'ai blindé mon âme et mon coeur,
mais j'pourrais jamais tout blinder,
alors tous les soirs j'finis blindé pour oublier tout ce que je pourrais pas blinder
comme ce pays qui pèse sur mes épaules
et qu'on me demande d'aimer pourtant
même qu'on m'culpabilise si au printemps je ne marche pas sur le chemin des votants
parce que parler par une urne,
c'est accepter d'se faire couper la langue
surtout qu'on donne une majorité pour en refuser une autre
on dit que le français râle tout le temps
mais il a jamais l'occas' de voter pour ce qu'il veut
quand deux connards s'embrouillent entre eux,
moi j'préfère la boucler même sans les quitter des yeux
c'est peut-être con mais c'est mon attitude, mon caractère
j'essaie d'être quelqu'un de bien,
frappe-moi si j'suis pas assez bien pour te plaire
ou mieux enferme-moi
ou mieux construis une école pour éduquer les bonnes personnes
c'est d'la grosse besogne
rangez-vous et tenez-vous par la pogne
quand la cloche sonne
apprend par coeur ta poésie
c'est vachement bien c'est du jaques prévert
en ce qui m'concerne je ferais d'la poésie quand s. fera d'la politique
j'peux continuer d'kicker ma merde
le plus cannibal est du côté d'la politique
aujourd'hui mon rap est politique
mais peut-être que demain la politique fera d'la musique
"?"
combien d'fois le stylo balancé à l'autre bout de la pièce
l'encre noire s'étalant sur la moquette comme..
pour salir mon amour propre
l'indépendance est un choix même s'il est pas toujours volontaire
j'ai fait l'choix du précaire parce qu'il donne un sens à ma voix
du mouvement à mes bras parce que l'inaction m'rendrait cinglé
j'ai la crainte de stagner parce que j'crois que j'pourrais en crever
crever de ça ou d'autre chose,
à choisir j'préfère autre chose
si tu m'propose le paradis,
à choisir j'préfère pas crever
j'préfère rester ici et puis,
peut-être un jour devenir adulte
frotter ma queue contre des culs,
sans jamais m'baisser devant aucun culte
car si j'me fais crevard pour le hip-hop
il aura fallu que j'cesse d'y croire
parce qu'à force de défoncer la bête immonde
j'ai défoncé un miroir
si j'reste avare sur mon histoire,
c'est que j'creuse ma mémoire à coup d'slash
et comme j'écoute plus mon foie qu'mon crâne
c'est derrière des capsules que j'me cache
j'ai mon luxe pourri,
d'occidental merdique
qui a découvert grâce à la télé
qu'le libanais n'est pas seulement une marque de shit
j'ai la citoyenneté estropiée depuis qu'le karcher est devenu un argument politique
et qu'le fascisme est taillé pour le débat démocratique
c'est bien plus efficace que la voix du borgne et "?"
j'aimerai bien dire que ça m'colle la haine
mais j'ai même plus l'courage d'en avoir l'air
j'resterai l'maillon faiblard
d'un pays qui s'pourri d'arogance
quand j'pense que j'suis encore assez crétin
pour prôner la non-violence
j'me fais pouillave à la sortie des cours
ca m'a même pas donné envie de vengeance
je suis p'têt complexé
par ma musculature d'athlète
y a qu'l'humour et l'amour du rap
qui m'ont sauvé d'la drogue et des estafettes
vu qu'on a su faire que des conneries
dès qu'on a eu des mobilettes
depuis qu'on a su fumé
on a recyclé nos cigarettes
j'ai pleuré d'vant les actus,
j'ai pleuré pour ma planète
maintenant je n'pleure plus
j'écoute ma pine et j'sauve mon cul
j'ai tourné cynique quand j'ai vu
que l'égoïsme était
notre seul dû
sinon j'aurai pas fait d'musique putain,
j'aurai fait de l'humanitaire
d'ailleurs à chaque fois que j'fais un texte à thème
j'me dis que j'ferais mieux 'me taire
ca fait pleurer qu'les grand-mères
depuis qu'booba fait mouiller les bourgeoises
leurs gamines font d'la dance hip-hop parce que c'est tendance
bandes de nazes !
a votre âge
on m'chambrai sur les baggies
maintenant les poufs jouent les cailleras
depuis qu'diam's est banlieusarde
elle cartonne plus que nirvana
si j'étais moins con j'ferai comme elle
et si ça se trouve j'niquerai tout sur skyrock
mais bon voilà j'ai une âme
et j'peux pas sourire quand j'baisse mon froc
tricard sur les ondes,
j'ferais le tour c'est pas grave
le plus dur ce sera d'sortir d'la cave
conclusion
juste avant d'péter à la banque
la france est un pays d'merde
et le hip-hop est peuplé d'branques
pire que tout c'est d'être dans l'doute.
pire que l'doute c'est..
de n'pas douter du tout.
combien d'coups de pompe dans la table à cause des carreaux toujours vierges
et combien d'coups
dans ma propre tête
combien d'fois le stylo balancé à l'autre bout de la pièce
l'encre noire s'étalant sur la moquette comme..
pour salir mon amour propre.
(Merci à Florian pour cettes paroles)