(J’m’ennuie)
Des rues où j’passais mon enfance
À jouer à ’police-délivrance

Où je marchais sans m’inquiéter
Les soirs sans lune, le pas léger

(J’m’ennuie)
Des cordes à linge du lundi
Où les draps flottaient dans l’air gris
Comme des nuages de lumière
Dans le ciel de ma ville-poussière

Ma ville trop sage, mon gros village,
Qui tenait mon avenir en cage
Si tu savais comme j’t’ai haïe
J’ai voulu fuir, le cœur sauvage
Te laissant mes souv’nirs en gage
Mais aujourd’hui j’m’ennuie

J’m’ennuie de la track de ch’min de fer
La meilleure place pour jouer à ’guerre
Les dompes de mines, ça me rend fière
C’pas beau, mais c’pas ordinaire

J’m’ennuie d’la trail en bas d’chez nous
Le p’tit sentier des rendez-vous
Où je rêvais qu’un garçon doux
M’aime d’amour et me l’avoue

Ma ville trop sage, mon gros village,
Qui tenait mon avenir en cage
Si tu savais comme j’t’ai haïe
J’ai voulu fuir, le cœur sauvage
Te laissant mes souv’nirs en gage
Mais aujourd’hui j’m’ennuie

Puis dans le bar de mes 16 ans
Des joueurs de blues semaient l’espoir
Et l’envie grande comme l’océan
D’écrire moi-même mon histoire
Jeter ma peur dans la rumeur
Chanter, le cœur comme un volcan
J’me faisais des rêves en couleur
Dans ma p’tite ville en noir et blanc

Ma ville trop sage, mon gros village,
Qui tenait mon avenir en cage
Si tu savais comme j’t’ai haïe
J’ai voulu fuir, le cœur sauvage
Te laissant mes souv’nirs en gage
Mais aujourd’hui j’m’ennuie

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