Fini le temps des tripots, des fumeries d’opium
Des bordels, des clandés, des arrière-cours paumées
Plus que de grands entrepôts et de la méthadone
Des sacs de riz géants dans les supermarchés
Les canettes de Tsing Tao dans les salles d’arts martiaux
Ont remplacé l’encens qui flottait dans les rues
Plus que l’ANPE et les commerces de gros
La main d'œuvre bon marché et les larges avenues
Porte de Choisy, y’a combien de Chinois?
Un jour je les compterai peut-être…
Lao-Tseu l’a dit, il faut trouver la voie
Alors je vais vous couper la tête
Spleen des immenses immeubles dans l’averse du soir
Quand les restos chinois allument leurs enseignes
Dont les néons éclaboussent le sombre brouillard
De couleurs trop criardes qui dégouttent et qui saignent
Spleen des entrées dégueulasses des parkings souterrains
Gouffres de béton sale qui vont sonder l’enfer
De l’asphalte sans fin et du malaise urbain
Et les télés s’allument derrière les baies de verre
Tolbiac, Paris XIII°
Désespoir sur fond de HLM
Tolbiac, PARIS XIII°
Mal de vivre en front de Seine
Pizzas à domicile, pizzas à emporter
Vidéo location, tabac ouverts la nuit
Boulevards embouteillés et ruelles encaissées
Stations de métro et stations de taxi
Orage tropical dans l’hiver parisien
Sur les feuilles des arbres de la résidence
Nervosité de 20 heures, Lotus Bleu sans Tintin
Et les fenêtres d’en face s’allument en cadence
Spleen le long des docks comme dans les polars
Ou dans l’appartement toujours bien en bordel
Spleen de salle de bains ou spleen sur le plumard
En envoyant le Pariscope dans la poubelle
Vertige des solitudes dans la ville géante
fourmis dans la Ville-Lumière
Balcons des hauts étages, et la chute te tente…
Allez, oublie tout ça et ouvre une autre bière
Tolbiac, Paris XIII°
Désespoir sur fond de HLM
Tolbiac, PARIS XIII°
Mal de vivre en front de Seine

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