A ARMAND mon pote, j'espère que tu reposes en paix...
Ca fait des années, mais ton image ne cesse de me hanter.
T'es parti, depuis j'ai encore moins d'amis,
même ceux du G.A.N.G. ont beaucoup changé.
Pour moi, comme avant je continue mon parcours,
je cours et enfin je peux t'envoyer le bonjour !
Tu avais raison, le Rap, c'était fait pour moi,
avec STOMY et les autres on pousse le Secteur Ä.
Ah ! au fait, il y a aussi le Bisso Na Bisso,
un son sur lequel on aurait serré dans les soirées afros.
On se tapera pas nos délires "vacances Cameroun Congo",
on se souviendra que de la côte et des serrages dans l'eau.
L'autre fois, j'ai vu ton frère calme, posé,
il emménageait, on s'est retrouvés et on a bien damé.
J'ai plus trop de nouvelles du reste de ta famille,
ta soeur, ton cousin, ta mère, j'espère qu'ils vont bien.
Parmi nos rates ou celles qu'on voulait, certaines ont fané,
je suis sûr que si on les croisait, on se mettrait à vanner.
Je sais pas pourquoi je te dis tout ça,
peut être que tu le sais déjà ? D'où tu es, tu es là, tu me vois, et...
Refrain :
Tu me manques, là haut !
Tu te rappelles ARMAND, les frères, copains braillés,
j'admirais ! Ils me racontaient leurs conquêtes,
cravate, soirée, tasse-pé. Les rates aiment les lascars.
Je voulais être quelqu'un dans le tié-quar,
car de rien, je voulais peser par mes propres moyens.
Graver mes initiales en large dans le futur,
jour après jour, plus parano j'accélérais l'allure.
C'est re-lou ! Dans ma vie, je suis devenu encore plus che-lou,
plus je gravis, je pèse, plus j'ai des histoires de fou.
Le soir, je fais de nouveaux rêves, à vrai dire des cauchemars :
au-dessus de ma tête toujours ce putain de corbeau noir.
Dans la foule en furie, le film défile au ralenti,
la faucheuse passe, la poisse, mon corps se glace.
Ca se passe en soirée : "PASSI, prends ça ! Enculé !"
Maintenant, comme l'ARAIGNEE, mes sens sont déclenchés.
Je suis carré droit dans mon coin, froid. Mais où est passé
le PASSI qui délirait, qui tout le temps, s'éclatait ?
Refrain
PAPA, c'est moi ! Salut, comment tu vas ?
Je sais que de là-bas, tu vois et veilles encore sur moi.
CEDAR, ANNIE, ERIC, CHRISTIAN, JOE, STEEVE vont bien aussi.
Si je te parle, c'est avec eux que je te salue aujourd'hui.
Ils sont tous devenus papa et maman,
à part le petit et moi, c'est pas encore le moment.
Ah ! Vraiment tes descendants ont les mêmes traits que toi.
Je suis plus vieux, je comprends mieux, avant je n'écoutais pas.
Ton PASSI a l'occasion de t'envoyer ces quelques mots,
fais une bise à Grand-Mère et aux Tontons là haut !
Grand merci, c'est ainsi, je te dois la vie.
Vives félicitations ! Ta grande famille est unie,
sois fier des tiens, tes filles, tes fistons,
ton passé, tes rires, colères, tu avais raison.
Ma folie, toujours le rap, mon album t'est dédié.
Ah ! Tata Nzambé Taté ! Tu ne cesses de me manquer.
Tu me manques là-haut !
Reposez en paix là-haut,
vous me manquez là-haut...