Près de son lit, un dictionnaire et « Poèmes à Lou » d'Appolinaire 
Elle disait sur un ton traînant que je n'étais pas un bon amant 
Un jour les jours devinrent plus gris, pas de boulot, puis j'avais pas envie 
										
Les petites conneries sont devenues des grosses 
Et j'ai laissé la petite Nicole, pour faire le guignol, des bricoles, piquer des bagnoles ... 
Elle me voyait moins souvent, pleurait un peu en m'engueulant 
De ma femme, elle devint ma mère, en me parlant d'un ton sévère 
J'ai pas écouté  ...  J'ai continué ... 
Je me souviens de son visage éteint, quand on m'a serré un matin, 
Menottes aux poings 
Mais dans les prisons y a pas de musique, y a que la complainte nostalgique 
Des barreaux qu'on tape, des matons qui frappent, 
Des nerfs qui craquent quand on attend la date, gros sur la patate 
Elle m'envoyait des lettres désespérées, je l'imaginais la nuit à veiller 
Et puis plus rien un jour de juin, elle avait changé de chemin 
Elle m'a mis KO ! ... coincé dans un sanglot 
Près de mon lit dans la cellule, j'ai mis un dictionnaire, Apollinaire et ton désert 
Mais dans les prisons y a pas de musique, y a que la complainte nostalgique 
Des barreaux qu'on tape, des matons qui frappent, 
Des nerfs qui craquent quand on attend la date, gros sur la patate