On aurait pu vivre les uns avec les autres
Mais ils ont eu le tort de vouloir nous entasser les uns sur les autres
Résultat: on s’est vite dressés les uns contre les autres
Quand on n’arrive plus à prendre sur soi, on finit toujours par s’en prendre
aux autres
On se sent incompris, indomptés, insoumis
Dans nos cœurs c’est l’incendie, on souffre d’insomnie
Instables et indécis
On n’sait toujours pas si notre place est là ou loin d’ici
On est inquiets dans l’inconnu, on se dirige droit dans une impasse
On est trop à postuler pour une même place
En quête de sensations fortes on brave les interdits
On s’fait la guerre entre quartiers c’est notre Intervilles
Inconscients, insouciants, impatients
L'État et les parents sont impuissants
Impulsifs, imprudents, intrigants
On crée des emplois chez les bleus et l’anti-gang
Incontrôlables, inconsolables, on est instruits
On vote pas, c’est tout juste si on est inscrits
Insatisfaits, on est venus troubler la p’tite fête
Rentrez bien ça dans vos p’tites têtes
On a refusé de se plier
On veut ce qu’on n’peut pas s’payer, réussir au risque de périr
On a mis notre jeunesse en péril
On est, on est le cauchemar de ce pays
On est, on est le cauchemar de la France
Fini l’temps des colons, des négriers
On va quand même pas les supplier d’nous faire une place
On est, on est le cauchemar de la France
Notre avenir est des plus sombres
On fait tâche, on fait désordre, on sort la nuit telle l’armée des ombres
Attirés pas l’Euro
On enrichit les dealers de pollen et les filières d’Malboro
On prend l’taureau par les couilles
On comprend rien à part les coups, on n’a pas envie de paraître cool
On a séché les cours, on flique des écoutes
On est nés adultes et ceux qui font d’gros coups on les adule
On vit pas d’espoir, on meurt à force d’attendre
À 20 ans on s’imagine pas vivre jusqu'à 30
On aime les sports extrêmes, on aime céder à nos pulsions
Agir sur un coup d’tête, une impulsion
On a taillé les cours d’l’UNSS
Récupéré les armes des l’ex-URSS
On s’tue à ISS, à PES
On s’multiplie comme des clones, on fume des joints comme des clopes
On a pris parti pour les Tchétchènes, pour la Palestine
Pour les flics on n’a pas d’estime
On s’imagine mourir comme James Dean, jeune au volant d’un bolide
Ou comme Mesrine criblé de balles, pensées sordides
De la merde, on est loin d'être sortis
On s’ra pas tous de grands rappeurs, de grands sportifs
On aime le rap, le vrai, le dur, celui qui prend aux tripes
Voir des putes en string dans les vidéo-clips
Dans mon monde on a d’autres valeurs, on applique nos règles
On a notre lot de malheurs, on n’a plus qu’nos rêves
Résignés à compter qu’sur nous mêmes
On est un cauchemar pour les autres et aussi pour nous mêmes
Personne nous aime, on a l’monde contre nous
Mais on avance envers et contre tous
On veux c’que nos parents n’ont jamais eu, voir c’qu’ils n’ont jamais vu
S’ils avaient su qu’on finirait ainsi ils n’seraient jamais v’nus
J’baiserai la France jusqu'à c’qu’elle m’aime
On est, on est le cauchemar de ce pays
Véridique, vérifie, les flics et les mairies flippent
On est, on est le cauchemar de la France
La faute à 30 ans d’politique de merde
On est dev’nus un cauchemar pour les autres
Un cauchemar pour le peu d’gens qui nous aiment
Un cauchemar pour nous-mêmes